Connu pour avoir inspiré le personnage d’Antoine Montès dans Le Vent de Claude Simon, André Vick-Mengus a laissé une œuvre photographique dense, qu’il n’a pourtant pas souhaité diffuser hors des frontières du Roussillon. S’intéresser à sa démarche artistique permet de tracer des parallèles féconds avec les choix esthétiques de Claude Simon photographe. À travers la notion de primitivisme, ce mouvement qui a marqué tous les arts du XXe siècle, on apprécie les convergences thématiques et formelles qui lient les deux cousins, immortalisant les mêmes enfants gitans et dialoguant avec les cultures des peuples dits « primitifs ». Fragilisant l’entreprise mimétique « réaliste », ils resserrent aussi leur cadrage, donnant vie à une matière visuelle, expressive et pré-rationnelle.