Le phylloxéra ravage les vignes du Midi dès la fin des années 1860. En l’absence de consensus scientifique sur le bon remède à adopter, un propriétaire du Midi découvre que le phylloxéra, logé sur les racines de la vigne, ne survit pas à une submersion de plusieurs semaines. Cette technique implique donc un approvisionnement en eau conséquent et n’est applicable que dans les vignobles de plaines inondables, où la topographie permet de contenir une couche d’eau pendant le temps nécessaire. Bien que difficilement applicable et onéreux, ce procédé est largement promu par des experts locaux gravitant autour de la SASL, que l’on peut ici définir comme des savants praticiens, des propriétaires et des agronomes.
Cette communication a pour but d’éclaircir les logiques qui ont conduit certains agronomes et notables de la SASL à militer en faveur de la submersion. Il s’agira de saisir cet espace d’expertise comme le lieu d’une négociation mêlant des acteurs et des intérêts divers, entre d’une part l’Etat, les agronomes locaux, les propriétaires, et d’autre part la nature non humaine.